Si, vue d’ailleurs, il est coutumier de parler de l’ancienne capitale des arts comme d’une « chaine de montagnes froissée par le temps », elle doit certainement sa réputation emblématique au dicton suivant : « Paris Capital(e) des Arts Passés (à-re-passer) ».

En effet, le nombre d’œuvres à repasser devient préoccupant pour les nouvelles générations d’artistes ! Comment déplisser le patrimoine culturel ? Comment défroisser l’art (du) passé ?

D’où l’ingéniosité de Robert Filliou « La Joconde est dans l’escalier ».

Outre le gain de place, mettre Les Jocondes dans l’escalier du centre Georges Pompidou, permettrait d’inscrire un dispositif d’accrochage dans l’air du temps. Pour cela, nous devons : déchiffonner la série de Jocondes, la défiler dans l’espace in situ (afin d’établir un lien : série de Jocondes – série de marches), puis justifier le tout d’une référence universelle : la Tour de Babel.

Ainsi, l’espace de stockage (escalier A du centre Georges Pompidou) servirait de dispositif d’accrochage, d’espace de monstration, de lieu de conservation et de parcours interactif. L’Auberge de jeunesse serait munie d’une série nommée « marches » (auteur anonyme). Celle-ci est un travail in situ de type minimaliste agrémenté d’une touche de style symbolique (élévation). Elle a pour vocation de provoquer chez le spectateur une montée ou une descente du corps physique (idem pour son système de perception visuelle). Le sens sacré de la série « marches » résonnera avec la série « Les Jocondes » et s’opposera par son contexte : in-situ (marches) / ex-situ (Jocondes).

Le principe de monstration devra à ce stade, induire une hiérarchisation des points de vue du spectateur.

Ainsi, nous devons nous demander s’il est plus judicieux d’adopter un point de vue : Jocondes reconnues / Jocondes connues / Jocondes inconnues ou Jocondes inconnues / Jocondes connues / Jocondes reconnues ? Devons-nous mettre Nu descendant un escalier de Duchamp au-dessus ou en dessous de De Vinci déguisé en Madone ?

Idéalement, nous devrions commencer par repasser le sommet de la pile « La Joconde pixelisée, mars 2018 de pierrot-msadit@hotmail.com puis l’étendre entre la marche 87 et 88 (escalier A, du centre Georges Pompidou).  Ensuite, nous descendrons dans le temps, jusqu’à la cour des miracles. Ce protocole serait certes en lien avec La Tour de Babel, mais s’éloignerait du concept de Robert (Filiou) : bien fait – mal fait – pas fait. Il nous serait plus évident de partir de cette méthode de repassage (bien que celle-ci date de 1968). De ce fait, nous étendrons idéalement les Jocondes dans l’ordre suivant :

 

JBF – Jocondes biens faites (marches 53 à 97) :

les peintres du Dimanche (marches 90 à 97) , Michel-Ange (marches 88 à 90 ), Delacroix (marches 86 à 88), Andy Warhol (marches 83 à 86), Corot (marches 81 à 83), Fernand Leger (marches 79 à 81) , Malévitch (marches 76 à 79) , Robert Rauschenberg (marches 74 à 76), Keith Haring (marches 70 à 76), Charlie Chaplin (marches 68 à 70), P.J Crook (marches 65 à 68), Rodin (marches 61 à 65) , Manet (marches 57 à 61), Eiffel (marches 53 à 57), Matta Clark (marches 50 à 53), LHOOQ de Duchamp (marche 53 à 53).

 

JMF – Jocondes mal faites (marches 53 à 97) :

les peintres du Dimanche (marches 47 à 53), Rubens (marches 43 à 47), Roman Cieslewicz (marches 41 à 43), Turner (marches 38 à 41), « Nu descendant un escalier » Marcel Duchamp (marches 33 à 38), Rembrandt (marches 28 à 33), Picasso (marches 32 à 33), Jean Nouvel (marches 31 à 32), Dali (marches 28 à 31), Jean-Michel Basquiat (marches 24 à 28), Charlie Hall (marches 22 à 24), Geluck (marches 21 à 22), Godard (marches 19 à 21), Nicolas Michelin (marches 18 à 19), Bill Viola (marches 17 à 18).

 

JPF – Jocondes pas faites (marches 53 à 97) :

les peintres du Dimanche (marches 18 à 18), Bansky (marches 16 à 18), Robert Filiou (marches 14 à 16), Léonard De Vinci (marches 12 à 16), Vermeer (marches 10 à 12), Magritte (marches 8 à 10), John Cage (marches 7 à 8), Maupassant (marches 5 à 7),  Jaspers Johns (marches 3 à 5), Buren (marches 3 à 0).