Konrad Klapheck, Fahamu Pecou, Maud Sulter, Diedrick Brackens, Atul Dodiya, Olga de Amaral, Danilo Di Prete, Victor Fotso Nyie, Gabrielle Goliath, Bertina Lopez, Yinka Shonibare, Evelyn Taocheng Wang ou encore Nazira Karimi, et encore Lai Foong Moi, et encore Salman Toor ou Alfredo Volpi… la liste est sans fin de ces noms patronymiques, inconnus pour la plupart. On pourrait penser à des pseudonymes, des noms inventés, pour je ne sais quelle mise en scène ? Pourtant tous ces noms existent bel et bien, affichés sur des cartels pour accompagner les œuvres montrées ça et là lors de manifestations artistiques connues, comme la Biennale de Venise cette année avec son titre générique Foreigners everywhere ou au Mumok de Vienne avec son exposition très ciblée post coloniale Avant-Garde and Liberation par exemple. On supposera que ce sont des noms d’artistes, puisque la proximité avec les œuvres exposées viendrait justifier de leur présence dans l’exposition. Mais rien n’est moins sûr, sachant que ces noms clairement affichés n’ont pas fait le buzz comme aurait pu le faire Jeff Koons ou Anselm Kiefer pour ne pas aller chercher bien loin. Mais ne nous leurrons pas, tous ces noms ne sont là que pour justifier d’un état de fait lié à une politique transversale pour jouer le jeu de la diversité, de l’altérité… et si on regarde d’assez près la politique qui concerne l’accueil des étrangers dans ces deux pays sus cités on ne peut qu’en rester baba !
Sommes toutes le fait de rencontrer des noms « nouveaux » dans des officines traditionnellement vouées à l’art contemporain correct n’est pas une mauvaise chose bien évidemment ! Ce qui se cache, ce qui se montre plutôt, derrière ces noms inconnus, les œuvres en soi donc, est une autre affaire. Il faudrait analyser au cas par cas les travaux montrés pour en tirer des conclusions effectives. Ce n’est pas le but de cet article.
Je pointerais plutôt cette curieuse signature, appartenant à ce peintre allemand très connu, vu au Musée Leopold cet été à Vienne, mais aussi au musée d’Art Moderne à Paris lors de sa rétrospective fin 2023.
Nous ne sommes pas si loin finalement des noms de collectifs d’artistes qui se retrouvent sous des pseudonymes assez attractifs comme Claire Fontaine ou Superflex ou les Frères Ripoulin, des noms publicitaires qui sonnent bien et qui peut-être se suffisent en soi !