Andrew Wyeth peignait comme son père, et cela n’a rien d’étonnant.

C’est en effet à travers l’observation et l’imitation de ce dernier que le jeune Andrew apprend tout de l’art de peindre, et s’il se concentre par la suite, comme on le verra, sur les campagnes de l’Amérique, c’est que sa santé fragile l’oblige à grandir reclus dans la ferme familiale de Chadd Fords, en Pennsylvanie.

Quand on saura de quel mouvement il devient, depuis le tapis du salon, héritier et instigateur, quelle histoire est mise en branle avant lui, se poursuit à travers lui, est perpétuée par lui, alors on aura pris la mesure de ce qui se trame dans son apprentissage, on ne pourra s’étonner de ce qu’Andrew Wyeth devienne la prolongation de celui qui l’a enfanté.

 

Ainsi, son œuvre se révèle indissociable de son éducation, de son contexte familial, plus simplement : de sa généalogie – un arbre généalogique révélant parfois, à bien y regarder, l’histoire de ceux qui le composent.

Certains se font le lieu d’une succession de ressemblances : une suite de décalques, chacun de leurs membres à l’image de son prédécesseur. Après tout, quand on transmet à son fils jusqu’à son identité – je veux dire, son appellation – il n’est pas étonnant qu’on lui apprenne, aussi, à peindre.

Alors, toute tentative d’analyse de l’oeuvre d’Andrew Wyeth ne peut manquer de faire remonter l’image de Newell Convers, patriarche, père et grand-père. On le place à la base de l’arbre des Wyeth, et à ses côtés s’installe Carolyn Bockius, du même coup transformée en Carolyn Wyeth.

Et pour appuyer le mouvement dont on parlait plus tôt, on dispose, parallèlement à celui des Wyeth, un autre arbre où trône à l’origine le couple formé par Charles et Emma Elizabeth Blair Scribner.

Carolyn devient Carolyn Wyeth première du nom, lorsque naît le premier enfant Carolyn Wyeth, qui décède avant son premier anniversaire. Tandis que Charles devient Charles Scribner I à l’arrivée de Charles Scribner II, après qu’Emma Blair ait donné naissance à John Blair Scribner et Arthur Hawley Scribner.

De l’autre côté, Henriette Wyeth, deuxième fille de Newell Convers et Carolyn, devient Henriette Wyeth Hurd par son union à Peter Hurd, bombardé Peter Hurd Sr à la naissance de Peter Hurd Jr, bientôt suivi par Michael Hurd, à peu près au même moment où Charles Scribner II, et sa femme Louise Flagg, engendrent Charles Scribner III, mais pas avant que ne naisse Carolyn Wyeth Hurd, quatrième du prénom, puisqu’il faut bien compter Carolyn Wyeth, sa tante, troisième fille de Carolyn et Newell Convers, qui remplace ainsi sa sœur Carolyn, celle décédée quelques années plus tôt ; quand à Charles Scribner III, c’est uni à Vera Gordon Bloodgood qu’il engendre Charles Scribner IV.

Une dernière Carolyn vient s’ajouter à la famille Wyeth quand Carolyn Pyle épouse le premier fils de Newell Convers et Carolyn Wyeth : Nathaniel Convers Wyeth, dont le premier fils s’appellera Newell.

Six ans après sa naissance, un accident de voiture emporte Newell Wyeth et son grand-père Newell Convers Wyeth. Et ce, quelque temps avant l’arrivée de Newell Convers Wyeth, fils de Nathaniel Convers Wyeth et Carolyn Pyle, qui sera suivi par leur dernier fils Andrew Wyeth qui naît – tandis que Charles Scribner IV fait, avec son épouse Joan Sunderland : John Scribner, Blair Sunderland Scribner et Charles Scribner V – mais qui n’est pas le Andrew Wyeth dont on ne s’étonnait pas qu’il peignit comme son père, celui-ci étant le dernier fils de Newell Convers – le grand-père de Newell et Newell Convers – mari de Carolyn Wyeth première du nom, c’est à dire le frère de Nathaniel Convers Wyeth et donc l’oncle du deuxième Andrew Wyeth.

Cet Andrew Wyeth, le peintre, aura deux fils avec Betsy James, Nicholas et Jamie, qu’il dotera de prénoms originaux tandis que Charles Scribner V fait naître Charles Scribner VI, qui fera naître Charles Scribner VII, qui fera certainement naître Charles Scribner VIII.

Pris dans ce courant de reproduction, qu’Andrew Wyeth peigne comme son père n’a rien d’étonnant : lui, dont la famille duplique ses membres jusqu’à leur patronyme, ne pouvait faire autrement, que devenir la prolongation de celui qui l’a précédé.

Voila pourquoi toute tentative d’analyse de l’oeuvre d’Andrew Wyeth fait remonter l’image de Newell Wyeth, qui ne peignait pas comme son père, qui, pour ce qu’on en sait, ne peignait pas.

En revanche, sa mère lui présente, tout au long de sa jeunesse, dans sa ferme de Needham, Massachusetts pléthore d’écrivains comme : Henry David Thoreau et Henry Longfellow.

C’est dans cette même ferme qu’il reçoit les récits des exploits de guerre de ses ancêtres et qu’il profite d’une scolarité à domicile.

Les premiers font naître chez le jeune Newell la passion de l’histoire et de la tradition. Son éducation lui sert de modèle lorsqu’il lui faut se charger d’élever Andrew, Henriette et Carolyn.

Plus tard, c’est dans l’Ouest que Newell cherche ses sujets.

Il part pour le Colorado y observer les dernières traces des cow-boys et des indiens, tout ce qui compose cette vieille Amérique des pionniers vouée à disparaître. Il s’évertuera toute sa carrière à la faire revivre dans les illustrations qu’il vend à différents magazines.

En 1908, il achète la ferme de Chadd Fords ou nous retrouvons Andrew qui y naît dix ans plus tard. Newell élève ses enfants comme il l’a été lui-même, et si tous ou presque deviennent peintres, c’est qu’une grande partie de leur éducation consiste en ce qu’ils le regardent travailler et reproduisent ses gestes.

Alors, qu’Andrew Wyeth peigne comme son père n’a rien d’étonnant.

C’est ce dernier qui a fait venir autour de lui, dans sa ferme de Pennsylvanie, une pléthore d’artistes comme : F. Scott Fitzgerald ou l’actrice Mary Pickford.

C’est là aussi qu’il reçoit les récits des voyages de son père et qu’il profite d’une scolarité à domicile.

Les premiers suscitent un amour chez le jeune
Andrew pour la campagne américaine et ses habitants. Son éducation lui sert de modèle lorsqu’il lui faut se charger d’élever Nicholas et Jamie.

Plus tard, c’est dans les régions de son enfance et leurs fermes qu’Andrew cherche ses sujets.

Il passe sa vie entre la Pennsylvanie et le Maine, va y prendre comme modèles les fermiers et leur filles au pair, tout ce qui fait cette Amérique rurale vouée à disparaître. Il s’évertue à la représenter dans toute son étrangeté au travers de ses toiles.

En 1943 naît son premier fils Nicholas et trois ans plus tard, Jamie. Andrew élève ses enfants comme il l’a été lui-même, et si son deuxième fils devient peintre, c’est qu’une grande partie de son éducation consiste en ce qu’il le regarde faire et reproduit ses gestes.

Alors, que Jamie Wyeth peigne comme son père n’a rien d’étonnant.

Sa famille se compose d’une pléthore d’artistes, comme : Carolyn Hurd Wyeth ou Georges Alexis Vermouth.

C’est là aussi qu’il reçoit les récits des voyages de son père et qu’il profite d’une scolarité à domicile.

Les premiers suscitent un amour chez le jeune Jamie pour la campagne américaine et ses habitants. Son éducation lui aurait certainement servie de modèle pour élever des enfants qu’il n’aura pas.

Plus tard, c’est dans les régions de son enfance et leurs fermes que Jamie va chercher ses sujets.

Il passe sa vie entre la Pennsylvanie et le Maine, prend comme modèles les moutons et leurs éleveurs, tout ce qui fait cette Amérique que l’on pensait déjà disparue.

Il s’évertuera toute sa carrière à les représenter comme son père avant lui, et c’est bien ce qu’on lui reproche.

Pourtant, que Jamie Wyeth peigne comme son père n’a rien d’étonnant.

En effet, c’est à travers l’observation et la mimétie de ce dernier qu’il apprend tout de l’art de peindre. S’il se concentre par la suite sur les campagnes de l’Amérique, c’est qu’il a choisi, malgré sa santé ordinaire, de grandir reclus dans la ferme familiale de Chadd Fords, en Pennsylvanie.

Voila pourquoi toute tentative d’analyse de l’oeuvre de Jamie Wyeth fait remonter l’image d’Andrew Wyeth, qui peignait comme son père, cela n’a rien d’étonnant.