Les quelques écrits d’Agnès Thurnauer (1) visibles sur son site internet sont pertinents mais assez littéraires finalement et assez impersonnels dans le sens où effectivement cette sorte de mise au clair, sur le devenir de l’œuvre n’apporte pas plus que ça ! Faut-il faire l’apologie du non-discours ou laisser les choses en l’état ? cette question est très liée à notre XXIème siècle auto-célébratif. Je cite cette petite phrase d’Agnès Thurnauer « en la réduisant (l’œuvre) à un discours, on se réduit soi-même. »
On ne fait pas systématiquement des discours en parlant de peinture, et d’en parler peut parfois être un acte libérateur. On en parle jamais assez !
Le petit livre de Laurent Marissal Painterman « où va la peinture » Pinxxit (II) est à juste titre, ah ce juste titre, les titres sont bien des fois très bavards, parfois éloquents, parfois accrocheurs, parfois gnan gnan, ennuyeux, tiens toujours entre parenthèse ce livre sur Antoine Watteau avec ce sous-titre « Les fantasmagories de l’imaginaire » paru depuis peu chez L’Harmattan par Evelyne Lantonnet, qui ne raconte, non plus, pas plus que ça sur le peintre sinon une suite sans fin d’anecdotes et de lieux communs, comme pour nous faire re-vivre l’époque du peintre, une espèce de chassé-croisé entre la biographie du peintre et le lecteur in fabulas que nous sommes. Par exemple je cite page 83 : « ce cadre permet de délimiter l’espace et suggère au spectateur qu’il saisit ce moment sur le vif, à l’insu des personnages. Plaisir de voir sans être vu. » Il me semble qu’écrire sur la peinture est d’abord un acte d’écriture, donc un acte de lecture de la part du lecteur, rien à voir avec un quelconque spectateur qui va se planquer pour voir la peinture en question ! mais va-t-il lire la peinture en voyant la peinture ? et va-t-il voir la peinture en lisant ce qui peut être écrit sur la peinture ? Nous sommes effectivement en plein dans les redondances gratuites des fantasmagories de l’imaginaire de l’auteur.
Ce vendredi est riche en fantasmagories, pas forcements imaginaires. Voulant commander un CD sur Amazon, on me demande un nouveau mot de passe, qui, bien évidemment, ne marche pas plus que ça non plus. Je vous passe les échanges de messages fluctuants entre les deux parties en jeu, à savoir le commerçant et le consommateur que je suis, puis arrive le moment de l’identifiant, oui les identifiants sont confiants mais ils nous rendent la vie dure, vient ensuite l’épreuve du Captcha je ne suis pas un robot, et d’obéir bêtement à ces questions idiotes ne me laisse plus du tout douter sur le fait qu’effectivement je suis bien un robot ! Je reçois aussi très souvent des infos d’un site qui s’appelle secret-défense.org, avec mention « ce site a été mise à jour en arrière-plan »… bien évidemment si vous cliquez sur cette adresse le site ne s’ouvre pas ! toujours les fantasmagories au quotidien, et pour en revenir au petit livre de Laurent Marissal Painterman « où va la peinture » Pinxxit (II), la question est intéressante parce qu’on n’en sait fichtre rien, sinon que la peinture va là où bon lui semble, peut-être à la poubelle ? au frais dans un musée ? au chaud chez un collectionneur chic ?
(1) en ref. entre autre :